Exposition de photographies réalisées avec les habitants de la résidence Andrézieux dans le 18eme arrondissement de Paris
“Certains disent que les maisons sont faites de murs. Je dis qu'elles sont faites de fenêtres.” Friedensreich Hundertwasser
Le territoire, c’est une barre d’immeubles construite en 1972 dans le 18eme arrondissement : 500 logements, 12 étages, des rails, des arbres, un jardin et une grande diversité sociale et culturelle.
Le groupe s’est rassemblé autour d’une pratique, la photographie, et du point de vue particulier des fenêtres. À partir des nombreuses images réalisées par les habitants de la résidence, cette exposition a été montée, comme le reflet de regards sensibles sur ce lieu de vie.
« Faire un pas de côté, s’arrêter, contempler, être ému, se sentir relié au monde qui nous entoure. À travers la photographie, on redécouvre cet environnement si familier, on s’y attarde au lieu de le traverser, on expérimente d’autres points de vue.
À l’opposé de nos habitudes et de nos trajets quotidiens pressés, l’exposition est l’occasion d’une déambulation dans notre résidence et ses jardins. C’est une invitation à partir à la recherche des images, comme autant de trésors disséminés dans tout le site. »
Chaque photographie est un regard sur ce territoire et dialogue avec l’espace qui l’accueille, elle fait soudainement apparaître ce que l’on n’avait jamais regardé, souligne un détail, raconte une histoire.
Depuis les fenêtres, la bâche d’un échafaudage se transforme rapidement en rideau de scène ouvrant sur la ville. Paris apparaît comme un paysage inaccessible dans lequel de minuscules personnages s’affairent. Parfois un zoom magique remet en question cette distance infranchissable et révèle une vie que l’on ne pouvait pas soupçonner. Le point de vue des fenêtres donne à voir la ville et son histoire, entre le sacré cœur et les orgues de Flandres, les voix de chemin de fer et les préfabriqués d’un périmètre éternellement en travaux. Des étages élevés, le ciel est un spectacle permanent en perpétuelle métamorphose. La pierre des immeubles et le zinc des toitures changent de couleur à chaque minute, tandis que les corneilles discutent entre elles sur la friche de la SCNF, s’organisent et s’envolent pour une énième chorégraphie.